ARTICLE | revue AOC
Quand la tempête déplace la montagne
Par Yannick Gourvil, architecte-urbaniste
AOC, septembre 2022
Premières lignes :
« La Corse frappée par de violents orages ; un incendie ravageant la forêt de Brocéliande : les phénomènes météo sont amplifiés, déréglés par le changement climatique. Ces phénomènes nous obligent à repenser notre relation aux milieux habités. Les tempêtes, telle Alex en 2020, laissent notamment des traces. En remuant le sol, en détruisant, en arrachant le fond des vallées, elles remodèlent les paysages. Les pouvoirs publics se saisissent des décombres. Mais ces derniers charrient aussi un imaginaire.
En octobre 2020, la tempête Alex déferle sur la France et alimente une bombe météorologique au-dessus des Alpes-Maritimes qui donne naissance à « l’épreuve climatique la plus violente que le département et que la France métropolitaine aient connue ». Catastrophe naturelle d’ampleur nationale, les crues ravageuses des vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya emportent tout sur leur passage. Le bilan humain et matériel est très lourd : 10 morts, 8 disparus, 13 000 sinistrés et 1 milliard d’euros de dégâts environ. Malgré une connaissance des épisodes méditerranéens dans la région et des outils de mesures de plus en plus précis, le réchauffement climatique provoque des aléas très incertains rendant les territoires habités d’autant plus vulnérables.
Dans ce contexte menaçant où les risques naturels s’intensifient, il est nécessaire de repenser en profondeur les relations aux milieux habités. Alors qu’une mission interministérielle à la reconstruction des vallées a été mise en place à la suite de cette catastrophe, le processus de rétablissement des berges habitées est long et sujet à de nombreuses controverses. Retour sur les effets de la tempête Alex dans le bassin versant de la Vésubie où se reconstruit un territoire vulnérable à partir d’un désert de pierres.[…] » Lire l’article